La chaudière tubulaire

La chaudière sur laquelle le moteur à vapeur Merlin venait s’installer est une chaudière tubulaire.

Pour en découvrir le principe, plongeons-nous dans le livre “La vapeur et ses merveilles” d’Édouard Lockert, chapitre V.

Locomobile Merlin
Chaudière de la locomobile Merlin

Les chaudières tubulaires ont pour objet de diviser la masse d’eau à vaporiser, de façon à augmenter autant qu’il est possible la surface de chauffe, pour rendre la vaporisation plus rapide.

La première idée d’un système de ce genre semble appartenir à un sieur Barlow, citoyen des États-Unis d’Amérique, qui obtint en 1793 un brevet d’importation en France pour des appareils dits fourneaux à chaudières.

Marc Seguin
Marc Seguin

« L’objet de ces appareils est, dit-il, de présenter à l’action du feu la plus grande étendue de surface possible. Pour cela, on fait passer l’eau dans des tuyaux ou cylindres et ceux-ci dans le foyer même ; on le peut encore en faisant passer la flamme du foyer dans des petits tuyaux répandus dans l’eau à chauffer. »

Barlow propose d’employer ces appareils pour faire mouvoir les bateaux à vapeur.

C’est précisément ce que fit Marc Séguin, en 1825. Il faisait avec ses frères des expériences de navigation à vapeur sur le Rhône et c’est alors que, pour la première fois, il se servit d’une chaudière tubulaire, mais tout autrement disposée que celle de Barlow.

« Séguin, a écrit M. Perdonnet, est neveu de Montgolfier. L’inventeur de la locomotive à grande vitesse est neveu de l’inventeur des ballons.

L’invention des ballons a été accueillie avec un immense enthousiasme, celle de la locomotion à vapeur n’a produit qu’une faible impression. Quelle différence, toutefois, dans les résultats de ces deux découvertes !

L’insuffisance de vitesse des anciennes machines locomotives lui fit reconnaître la nécessité d’augmenter les moyens de production de la vapeur ; dès 1827, il fit passer l’air chaud provenant de la combustion à travers une série de tubes plongés dans l’eau de la chaudière. »

Séguin constata ensuite le non-succès de la méthode inverse qui consiste à faire passer l’eau dans les tubes autour desquels circulent les flammes, ainsi que le pratiqua Barlow. C’est bien à Marc Séguin que l’on est redevable d’avoir lancé dans la pratique, où elles ont rendu de si éminents services, les chaudières tubulaires, telles que nous les connaissons aujourd’hui.

Lorsqu’à la chaudière de Marc Séguin, on eut adjoint, pour forcer le tirage dans les tubes, le jet de vapeur imaginé par Stephenson, la machine locomotive fut amenée, à peu de choses près, au degré de perfection que nous lui connaissons aujourd’hui.

Le foyer est établi dans la portion que l’on nomme pour cette raison boîte à feu.

Les flammes et la fumée parcourent alors les tubes intérieurs et échauffent l’eau qui les entoure. Ils arrivent ainsi dans la capacité nommée boîte à fumée, d’où ils s’échappent par la cheminée C. La chaudière proprement dite contient l’eau dans laquelle baignent tous les tubes formant ce que l’on nomme le faisceau tubulaire.

Coupe d’une chaudière tubulaire
Coupe d’une chaudière tubulaire

Sur la gravure ci-dessus on peut voir :

  • à gauche, la boîte à fumée ouverte en haut par la cheminée (C),
  • à droite, la boîte à feu,
  • au centre, le faisceau tubulaire plongé dans l’eau.

La fumée et la chaleur transite de la boîte à feu vers la boîte à fumée.

Sur la photo de la chaudière de la Merlin au début de ce billet, la boîte à fumée est à l’avant-plan tandis que la boîte à feu est à l’arrière-plan.

La photo ci-dessous montre la sortie du faisceau tubulaire dans la boîte à fumée.

Intérieur de la chaudière
Boîte à fumée et faisceau tubulaire

Le principe de la chaudière tubulaire est celui retenu dans les locomotives à vapeur telles que nous les connaissons.

Déplacement de la pompe à air

Il existe un gros machin sous la machine à vapeur Crépelle habituellement plongé dans la pénombre : la pompe à air. Que j’appelais il y a peu un “récupérateur de vapeur”, ne connaissant pas la dénomination officielle (Christian m’en a donné le terme exact). Et bien que l’on parle de pompe à air, l’élément pompé est bien de l’eau 😉

Récupérateur de vapeur
Pompe à air sous Ernestine

Ernestine étant désormais mue par air comprimée, la pompe n’est pas utile et avait été déconnectée.

Elle reste néanmoins un élément indispensable de cette machine à vapeur. Son rôle est de récupérer la vapeur en sortie afin de la réinjecter dans la chaudière. La consommation d’eau s’en trouve ainsi extrêmement réduite.

Le but de la manœuvre est de reconnecter la pompe à Ernestine.

Récupérateur de vapeur
Partie à reconnecter

Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus, il y a tout au plus une dizaine de centimètres à parcourir.

Sauf que :

  • la pompe est tout en acier (donc très lourd),
  • et il faut la positionner précisément.

Il va donc falloir placer dessous des barres afin de la faire rouler.

Christian et Lionel
Christian et Sébastien
Lionel
Sébastien sous Ernestine

Comme vous pouvez le constater sur la photo de droite, les lieux sont exigus.

On ne tient pas debout et il faut disposer d’un vêtement de travail si on ne veut pas raccourcir la durée de vie de ses vêtements du dimanche.

Il n’est également pas possible d’amener des équipements plus gros qu’un cric.

La méthode :

  • un cric,
  • des calles en bois,
  • deux barres,
  • beaucoup de patience,
  • un dos ou des genoux en bonne santé…

Une fois la pompe correctement positionnée, il faudra ensuite utiliser une barre de liaison pour la relier à Ernestine.

La pompe est mue par le mouvement de la machine à vapeur.

Il reste encore à installer la bielle :

Ernestine
sans la bielle
Barre de liaison
avec la bielle

Visiblement la bielle a souffert elle aussi de la rouille. De plus la photo est trompeuse puisque la barre n’est pas encore installée.

Christian
Christian
Lionel et Christian
Sébastien et Christian

Elle a été posée afin de pouvoir prendre des mesures et se rendre compte d’éventuels problèmes de décalage.

Il reste encore du travail, des pièces à ajuster, à nettoyer etc.

Vous trouverez ci-après une petite galerie photos des opérations.

Vidéo des journées du patrimoine 2009

Il y avait tellement de choses à voir aux journées du patrimoine 2009 à Expotec qu’il est préférable de s’en remettre à une vidéo pour s’imprégner de l’ambiance qui y régnait !

Au programme de cette vidéo d’environ 10 minutes :

  • présentation générale d’Expotec avec les visiteurs,
  • vente de fascicules,
  • four banal de la Pannevert, fournée et vente de pain et viennoiseries,
  • distribution des tickets d’entrée,
  • démonstration de la presse à bras,
  • démonstration de la linotype,
  • démonstration de la machine à vapeur Dujardin,
  • démonstration des dynamos de Gramme,
  • maquette du moulin Saint-Gilles,
  • démonstration de forge,
  • mise en route du moteur Gardner,
  • démonstration du moteur Mustad,
  • démarrage du moteur Ruston,
  • démonstration de la mortaiseuse,
  • pompe Girodias,
  • pompe à bras éducative,
  • démonstration du moteur Blackstone,
  • présentation des techniques d’imprimerie,
  • présentation d’une presse Heidelberg,
  • démonstration de la presse Minerve,
  • travaux sur le moteur Winterthur,
  • présentation de la machine à vapeur Crépelle,
  • démonstration de la machine à vapeur Merlin,
  • démonstration de la scie alternative.

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