Lors de la Saint-Éloi 2012, Jean-Pierre Veysseyre, coutelier d’art, a réalisé deux aciers damassés devant les visiteurs de la manifestation.
Deux aciers, deux techniques, 12 heures de travail, seuls les plus patients ont pu assister de bout en bout à cette démonstration.
Pour celles et ceux qui n’ont malheureusement pas pu tout voir, voici une session de rattrapage 😉
L’acier damassé ou acier de Damas consiste à marier deux aciers de natures différentes, de préférence un acier très carboné donc dur et un acier plus souple afin de combiner les qualités de chacun d’eux. En effet un acier très carboné permet d’obtenir un bon tranchant mais reste cassant tandis qu’un acier souple ne cassera pas mais ne donnera pas un bon tranchant.
Par ici la visite !
Des plaques d’aciers de natures différentes sont entassés alternativement et une soudure à l’arc est réalisée pour les maintenir ensembleLe bloc de plaques d’aciers est plongé dans le foyer de la forge pour réaliser la soudure des aciers proprement dite (la soudure à l’arc ne permet pas d’atteindre le cœur du bloc)Pour réduire la quantité d’oxydes emprisonnés lors du soudage, on saupoudre du borax sur la pièce.La soudure réalisée, le bloc est ensuite travaillé pour l’allonger et lui faire subir une rotation de 45°. Cette rotation se fait en applatissant les quatre coins de la barre.La pièce suffisamment refroidie, elle est découpée en quatre pièces, ici à la meuleuse.Les quatre morceaux découpés vont être assemblés en carré créant ainsi un losange. Sur cette photo, le morceau du milieu a été révélé sur lequel apparaît le motif penché à 45°.Les quatre morceaux sont réunis et une soudure à l’arc est réalisée pour les maintenir unis en vue du soudage.Le bloc est à nouveau soudé et étiré, ici au marteau-pilon.Après découpe et révélation, des motifs plus fins apparaissent.L’opération est encore une fois répétée pour obtenir de nouveaux motifs.La dernière étape doit permettre de transposer le motif de la face vers le profil. Pour ce faire, il faut découper le bloc en dents de scie.Après avoir dessiné les dents sur le bloc d’acier, les parties superflues sont retirées à la meuleuse.Le bloc en dents de scie.Le bloc en dents de scie est plongé dans le foyer de la forge.Les dents de scie sont étirées/dépliées dans le but d’obtenir une plaque droite.La meuleuse permet d’obtenir un véritable plat.Une fois poncé et révélé à l’acide, l’acier damassé révèle son motif. D’autres étapes sont nécessaires pour transformer ce bloc en lame de couteau.
La deuxième technique est présentée dans un autre billet.
Le Centre d’Histoire Sociale organise annuellement quatre manifestations : la Saint Jean Porte Latine, la Saint Honoré, les Journées du Patrimoine et la Saint Éloi.
Cette dernière manifestation met à l’honneur les forgerons et les couteliers, ces branches de métiers étant sous le patronage de Saint Éloi.
Cette année, la manifestation se tiendra les 24 et 25 novembre, de 10h à 12h et de 14h à 18h, au Moulin Saint-Gilles, 13 rue Saint-Gilles à Rouen. Comme pour toutes les grandes manifestations de l’association, l’entrée est gratuite.
Programme
Le programme est bien fourni pour cette édition. Tout d’abord les visiteurs pourront admirer une sélection de 400 couteaux et outils liés au travail de la vigne. L’exposition est proposée par Lucien Péronne et Pierre-Yves Javel du Coutè dé Tchié, Confrérie du Couteau de Thiers.
Jean-Pierre Veysseyre, coutelier d’art à Thiers, réalisera une lame damassée à la forge Mustad, un labeur de plus de quatre heures que les amateurs de couteaux apprécieront.
Si les deux jours font la part belle aux expérimentés de la forge, les enfants pourront s’initier au travail du métal sur des forges portatives.
Côté artistes, des œuvres de Jean-Marc de Pas et Marc Tiret seront exposées à l’intérieur du Moulin Saint-Gilles.
Pendant le week-end, le Moulin Saint-Gilles accueillera également le neuvième Symposium de la Forge Européenne organisé par l’Ifram. Le thème en sera « Design et Créativité, les éléments indispensables au développement des métiers d’art des métaux »
Pour celles et ceux qui n’auraient jamais visité le Moulin Saint-Gilles, ils pourront découvrir la forge Mustad et son marteau-pilon en action, l’atelier de polissage et les machines-outils.
Si la thématique de cette manifestation est fortement liée au travail du métal, les autres sections du musée sont ouvertes aux visiteurs : l’atelier typographique (impression à l’ancienne), l’énergie (machines à vapeur, moteurs diésel, moteurs à explosion, dynamo de Gramme)
De son côté, le four banal de la Pannevert sur l’esplanade Jean-Pierre-Engelhard tournera tout le week-end (de vendredi après-midi à dimanche après-midi) pour proposer des boules de pain de campagne, du pain brié, du pain aux graînes et des brioches à 3 € pièce.
Sans parler des journées du patrimoine, le Centre d’Histoire Sociale a été présent sur quatre autre manifestations. De quoi bien remplir le mois de septembre 2012 !
Tout d’abord, nous avons participé au Moteur est dans le pré 2012 à Giverny.
Le week-end du 22-23 septembre, nous étions présents au forum des associations À l’Asso de Rouen…
Stand du CHS à l’Asso de Rouen
…mais aussi au salon Créativa 2012 :
Stand du CHS à Créativa
La semaine suivante, nous tenions un stand au festival de la bande dessinée de Darnétal NormandieBulles 2012 :
CHS à NormandieBulles 2012
En octobre, le salon professionnel Niort 2012 nous a accueilli au parc expo de Rouen :
CHS au salon Niort 2012
Toujours en octobre, l’association s’est vu confiée un moteur Quentin :
Moteur Quentin
Enfin, le moteur Ruston a pu être redémarré. Ne reste plus qu’à installer l’échappement :
Moteur Ruston
Retrouvez les galeries photos aux adresses suivantes :