Plan d’attaque de la mini centrale

En exclusivité mondiale, parce que vous en mourriez d’envie, voici le programme du projet de mini centrale hydroélectrique !

Le projet se décompose comme suit :

  1. préparation de la poulie de 2 mètres de diamètre (tronçonnage + peinture),
  2. récupération d’un alternateur (voire de plusieurs),
  3. alésage d’une poulie trapézoïdale de 40 centimètres de diamètre,
  4. reprise de l’axe de l’alternateur + petite poulie,
  5. soulèvement de l’axe de la roue à aubes pour passer les courroies (environ 25 millimètres),
  6. déplacement de l’armoire électrique,
  7. récupération de 2 profilés à fixer au sol,
  8. fabrication de 4 demi bagues pour fixer la poulie de 2 mètres sur l’axe de la roue à aubes,
  9. montage de la poulie de 2 mètres sur l’axe de la roue à aubes,
  10. fabrication du manchon d’accouplement reliant les 2 boîtes mécaniques,
  11. fabrication de la poulie trapézoïdale de 20 centimètres de diamètre,
  12. montage des boîtes mécaniques sur les profilés au sol et de l’alternateur,
  13. essai de l’alternateur et réalisation d’un régulateur de tension 220 volts.
Alternateur
Alternateur de la Dujardin

Le premier point a déjà été réalisé. La poulie de 2 mètres de diamètre est en fait celle qui servait à la machine à vapeur Dujardin.

Son rôle était déjà d’entraîner l’alternateur accompagnant la Dujardin.

La poulie étant trop large, elle nécessite d’être tronçonnée.

Et peinte ! Cette opération est plus aisée quand la poulie n’est pas encore fixée sur son axe.

On peut voir dans le coin en bas à droite de la photo de l’alternateur la courroie trapézoïdale.

L’opération a donné le résultat suivant :

Roue
Poulie tronçonnée et peinte

Le rouge n’est pas une couleur habituelle pour ce type d’équipement mais c’est tellement plus sympa à présenter…

L’axe de la roue à aubes était déjà équipé d’une petite poulie. Michel a du la démonter afin que l’axe puisse accueillir la grande poulie.

Michel
Michel démontant l’ancienne poulie

La grande poulie étant en 2 morceaux, il faut préparer de quoi la fixer. Yvon et Michel ont travaillé sur deux grandes vis. Récupération oblige, les vis doivent être travaillée.

Yvon et Michel
Yvon et Michel meulent des grandes vis

Petit souci : après un premier test, il s’avère que les écrous papillon butent avant d’arriver au bout. Il faut donc prendre des mesure pour fabriquer des entretoises.

Mesure du diamètre
Les écrous papillon ne vont pas jusqu’au bout, il faut fabriquer des entretoises

La réalisation des entretoises se fait très simplement : il faut découper des morceaux dans un tuyau dont le diamètre intérieur est tout juste supérieur au diamètre des grandes vis.

Et pour le découpage, le CHS dispose de la scie alternative, rustique mais efficace.

Michel
Michel réalise une entretoise sur la scie alternative

Voici une galerie de photos :

Mini centrale hydroélectrique

Roue à aubes
Roue à aubes du moulin Saint-Gilles

Le CHS a créé une roue à aubes installée au moulin Saint-Gilles.

Le système de dérivation du cours d’eau a aussi été aménagé.

La roue comme le système de dérivation fonctionnent parfaitement.

Mais la roue tourne dans le vide !

Nos ancêtres n’ont pas installé de tels mécanismes pour la seule beauté du paysage. Leur rôle premier était de transformer la force de cours d’eau en énergie motrice. L’exemple le plus courant est celui du moulin du meunier.

Le projet de mini centrale hydroélectrique est de parvenir à générer de l’électricité à partir du mouvement de la roue à aubes et ainsi lui redonner son rôle initial.

Le schéma de principe est déjà prêt !

Il a été dessiné par Jean Hoche et le voici  :

Schéma de principe de la mini centrale hydroélectrique
Schéma de principe de la mini centrale hydroélectrique

Compliqué ? Mais non ! Enfin… pas après explication 😉

La roue du CHS tourne à environ 2 tours par minute. C’est plutôt lent mais la force est là.

Pour pouvoir faire tourner un alternateur, une bestiole qui transforme un mouvement en électricité, il va falloir démultiplier la vitesse.

Roue à aube
Roue à aubes du moulin Saint-Gilles

Cette démultiplication s’obtient par la combinaison de boîtes mécaniques et de poulies :

  • sur l’axe de la roue à aube sera fixée une roue de 2 mètres de diamètre qui tournera donc à 2 tours par minute,
  • cette roue est reliée par 5 courroies trapézoïdales à un axe de 40 centimètres de diamètre, le rapport de 2 m/40 cm donne un coefficient de 5, quand la roue de 2 m fait 2 tours par minute, l’axe de 40 cm en fait 10,
  • l’axe de 40 centimètres est celui d’une première boîte mécanique ayant un coefficient multiplicateur de 12,  ce qui nous amène à 120 tours par minute,
  • la première boîte mécanique sera reliée à une deuxième boîte mécanique ayant un coefficient multiplicateur de 13, ce qui nous amène à 1560 tours par minute,
  • l’axe en sortie de la deuxième boîte mécanique recevra un axe d’environ 20 centimètres de diamètre qui tournera donc à 1560 tours par minute,
  • cet axe sera relié à l’axe de l’alternateur qui fera environ 10 centimètres de diamètre pour amener un dernier coefficient multiplicateur de 2 à 4 pour arriver à un objectif de 3000 tours par minute.

Pfiou !

Tout ça pour générer 2 kilowatts d’électricité. Mais le jeu en vaut la chandelle puisque ce seront 2 kilowatts gratuits !

Déplacement de la pompe à air

Il existe un gros machin sous la machine à vapeur Crépelle habituellement plongé dans la pénombre : la pompe à air. Que j’appelais il y a peu un “récupérateur de vapeur”, ne connaissant pas la dénomination officielle (Christian m’en a donné le terme exact). Et bien que l’on parle de pompe à air, l’élément pompé est bien de l’eau 😉

Récupérateur de vapeur
Pompe à air sous Ernestine

Ernestine étant désormais mue par air comprimée, la pompe n’est pas utile et avait été déconnectée.

Elle reste néanmoins un élément indispensable de cette machine à vapeur. Son rôle est de récupérer la vapeur en sortie afin de la réinjecter dans la chaudière. La consommation d’eau s’en trouve ainsi extrêmement réduite.

Le but de la manœuvre est de reconnecter la pompe à Ernestine.

Récupérateur de vapeur
Partie à reconnecter

Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus, il y a tout au plus une dizaine de centimètres à parcourir.

Sauf que :

  • la pompe est tout en acier (donc très lourd),
  • et il faut la positionner précisément.

Il va donc falloir placer dessous des barres afin de la faire rouler.

Christian et Lionel
Christian et Sébastien
Lionel
Sébastien sous Ernestine

Comme vous pouvez le constater sur la photo de droite, les lieux sont exigus.

On ne tient pas debout et il faut disposer d’un vêtement de travail si on ne veut pas raccourcir la durée de vie de ses vêtements du dimanche.

Il n’est également pas possible d’amener des équipements plus gros qu’un cric.

La méthode :

  • un cric,
  • des calles en bois,
  • deux barres,
  • beaucoup de patience,
  • un dos ou des genoux en bonne santé…

Une fois la pompe correctement positionnée, il faudra ensuite utiliser une barre de liaison pour la relier à Ernestine.

La pompe est mue par le mouvement de la machine à vapeur.

Il reste encore à installer la bielle :

Ernestine
sans la bielle
Barre de liaison
avec la bielle

Visiblement la bielle a souffert elle aussi de la rouille. De plus la photo est trompeuse puisque la barre n’est pas encore installée.

Christian
Christian
Lionel et Christian
Sébastien et Christian

Elle a été posée afin de pouvoir prendre des mesures et se rendre compte d’éventuels problèmes de décalage.

Il reste encore du travail, des pièces à ajuster, à nettoyer etc.

Vous trouverez ci-après une petite galerie photos des opérations.