Réalisation d’un acier damassé (2)

Jean-Pierre Veysseyre aurait pu se contenter de faire deux fois la même démonstration de réalisation d’acier damassé mais le coutelier nous a fait montre de l’étendue de sa technique.

Damas en cours de réalisation
La technique va consister cette fois-ci à replier le bloc sur lui-même.
Damas en cours de réalisation
On part d’un bloc identique à celui utilisé pour la précédente technique, on l’étire et on le coupe en gardant une petite attache.
Damas en cours de réalisation
Le morceau est plié en deux pour être ressoudé.
Jean-Pierre Veysseyre
Le travail d’étirement, découpe, pliage, soudage est répété plusieurs fois.
Damas en cours de réalisation
Le motif obtenu est alors très différent.
Damas en cours de réalisation
La barre étirée est torsadée.
Damas en cours de réalisation
Elle est coupée en deux dans le sens de la longueur et les deux côtés extérieurs sont soudés ensemble.
Damas en cours de réalisation
La barre étirée, meulée, poncée et révélée fait apparaître les motifs.

Réalisation d’un acier damassé (1)

Lors de la Saint-Éloi 2012, Jean-Pierre Veysseyre, coutelier d’art, a réalisé deux aciers damassés devant les visiteurs de la manifestation.

Deux aciers, deux techniques, 12 heures de travail, seuls les plus patients ont pu assister de bout en bout à cette démonstration.

Pour celles et ceux qui n’ont malheureusement pas pu tout voir, voici une session de rattrapage 😉

L’acier damassé ou acier de Damas consiste à marier deux aciers de natures différentes, de préférence un acier très carboné donc dur et un acier plus souple afin de combiner les qualités de chacun d’eux. En effet un acier très carboné permet d’obtenir un bon tranchant mais reste cassant tandis qu’un acier souple ne cassera pas mais ne donnera pas un bon tranchant.

Par ici la visite !

Assemblage d’aciers
Des plaques d’aciers de natures différentes sont entassés alternativement et une soudure à l’arc est réalisée pour les maintenir ensemble
Foyer
Le bloc de plaques d’aciers est plongé dans le foyer de la forge pour réaliser la soudure des aciers proprement dite (la soudure à l’arc ne permet pas d’atteindre le cœur du bloc)
Jean-Pierre Veysseyre
Pour réduire la quantité d’oxydes emprisonnés lors du soudage, on saupoudre du borax sur la pièce.
Damas en cours de réalisation
La soudure réalisée, le bloc est ensuite travaillé pour l’allonger et lui faire subir une rotation de 45°. Cette rotation se fait en applatissant les quatre coins de la barre.
Jean-Pierre Veysseyre
La pièce suffisamment refroidie, elle est découpée en quatre pièces, ici à la meuleuse.
Damas en cours de réalisation
Les quatre morceaux découpés vont être assemblés en carré créant ainsi un losange. Sur cette photo, le morceau du milieu a été révélé sur lequel apparaît le motif penché à 45°.
Damas en cours de réalisation
Les quatre morceaux sont réunis et une soudure à l’arc est réalisée pour les maintenir unis en vue du soudage.
Jean-Pierre Veysseyre
Le bloc est à nouveau soudé et étiré, ici au marteau-pilon.
Damas en cours de réalisation
Après découpe et révélation, des motifs plus fins apparaissent.
Damas en cours de réalisation
L’opération est encore une fois répétée pour obtenir de nouveaux motifs.
Damas en cours de réalisation
La dernière étape doit permettre de transposer le motif de la face vers le profil. Pour ce faire, il faut découper le bloc en dents de scie.
Jean-Pierre Veysseyre
Après avoir dessiné les dents sur le bloc d’acier, les parties superflues sont retirées à la meuleuse.
Damas en cours de réalisation
Le bloc en dents de scie.
Damas en cours de réalisation
Le bloc en dents de scie est plongé dans le foyer de la forge.
Jean-Pierre Veysseyre
Les dents de scie sont étirées/dépliées dans le but d’obtenir une plaque droite.
Damas en cours de réalisation
La meuleuse permet d’obtenir un véritable plat.
Bloc de Damas
Une fois poncé et révélé à l’acide, l’acier damassé révèle son motif. D’autres étapes sont nécessaires pour transformer ce bloc en lame de couteau.

La deuxième technique est présentée dans un autre billet.

Saint-Éloi 2012 : forgerons et couteliers

Saint Éloi 2012
Saint Éloi 2012

Le Centre d’Histoire Sociale organise annuellement quatre manifestations : la Saint Jean Porte Latine, la Saint Honoré, les Journées du Patrimoine et la Saint Éloi.

Cette dernière manifestation met à l’honneur les forgerons et les couteliers, ces branches de métiers étant sous le patronage de Saint Éloi.

Cette année, la manifestation se tiendra les 24 et 25 novembre, de 10h à 12h et de 14h à 18h, au Moulin Saint-Gilles, 13 rue Saint-Gilles à Rouen. Comme pour toutes les grandes manifestations de l’association, l’entrée est gratuite.

Programme

Le programme est bien fourni pour cette édition. Tout d’abord les visiteurs pourront admirer une sélection de 400 couteaux et outils liés au travail de la vigne. L’exposition est proposée par Lucien Péronne et Pierre-Yves Javel du Coutè dé Tchié, Confrérie du Couteau de Thiers.

Jean-Pierre Veysseyre, coutelier d’art à Thiers, réalisera une lame damassée à la forge Mustad, un labeur de plus de quatre heures que les amateurs de couteaux apprécieront.

Si les deux jours font la part belle aux expérimentés de la forge, les enfants pourront s’initier au travail du métal sur des forges portatives.

Côté artistes, des œuvres de Jean-Marc de Pas et Marc Tiret seront exposées à l’intérieur du Moulin Saint-Gilles.

Pendant le week-end, le Moulin Saint-Gilles accueillera également le neuvième Symposium de la Forge Européenne organisé par l’Ifram. Le thème en sera « Design et Créativité, les éléments indispensables au développement des métiers d’art des métaux »

Pour celles et ceux qui n’auraient jamais visité le Moulin Saint-Gilles, ils pourront découvrir la forge Mustad et son marteau-pilon en action, l’atelier de polissage et les machines-outils.

Si la thématique de cette manifestation est fortement liée au travail du métal, les autres sections du musée sont ouvertes aux visiteurs : l’atelier typographique (impression à l’ancienne), l’énergie (machines à vapeur, moteurs diésel, moteurs à explosion, dynamo de Gramme)

De son côté, le four banal de la Pannevert sur l’esplanade Jean-Pierre-Engelhard tournera tout le week-end (de vendredi après-midi à dimanche après-midi) pour proposer des boules de pain de campagne, du pain brié, du pain aux graînes et des brioches à 3 € pièce.

Pratique

Teor T3, arrêt École d’architecture

Parking gratuit

Des liens pour en savoir plus :